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L’armature urbaine de l’emploi en France. Un basculement géographique

Référence de l’article :

Laurent CHALARD, Gérard-François DUMONT (2011). « L’armature urbaine de l’emploi en France. Un basculement géographique ». Population & Avenir. N°704. Septembre-octobre 2011. Pages 4-7 et 20.

Contexte :

Jusqu’ici, les études de géographie urbaine s’étaient contentées de comparer les agglomérations françaises en fonction de leur taille démographique, mais il n’avait jamais été mené une étude globale concernant leur nombre d’emplois (il y en avait eu concernant leur PIB). En conséquence, il apparaissait intéressant de réaliser ce travail avec pour double objectif de déterminer la hiérarchie urbaine selon le nombre d’emplois et de voir son évolution récente. L’article reposait sur les données issues des recensements réalisés par l’Insee.

Résumé :

Les 111 villes de France métropolitaine comptant plus de 25 000 emplois en 2007  cumulent 61,3 % du total, soit plus que leur part dans la population nationale. Il émerge une hiérarchie urbaine selon le nombre d’emplois partiellement différente de la hiérarchie selon le nombre d’habitants. Si Paris demeure l’incontestable première, par contre Lyon domine Marseille, qui sont suivies par quatre métropoles (Lille, Toulouse, Nice et Bordeaux) comptant plus de 350 000 emplois. Nantes, en huitième position apparaît distancée. Derrière, la hiérarchie selon le nombre d’emplois distingue des gagnants (comme Rennes, Dijon ou encore Caen) de perdants (comme Douai-Lens ou Valenciennes) par rapport à l’armature urbaine du peuplement. L’étude de l’évolution du nombre d’emplois entre 1999 et 2007 montre un renforcement de la concentration des emplois dans les villes, à l’inverse de ce qui se constate pour la population, une déconcentration, à travers le phénomène de périurbanisation. Les plus fortes croissances du nombre d’emplois se concentrent à l’ouest d’une ligne Le Havre-Marseille (la palme revenant à Toulouse), et les plus faibles à l’est de cette même ligne (le bonnet d’âne étant pour Forbach), constituant un négatif. Ce basculement géographique de l’emploi s’explique par le taux d’industrialisation. Les villes du nord-est les plus industrialisées historiquement connaissent un faible dynamisme de l’emploi, consécutif au processus de désinsdustrialisation, contrairement aux villes du sud-ouest peu industrialisées à l’origine, qui bénéficient de la tertiarisation de l’économie et de l’implantation des activités de haute-technologie. 

Commentaire :

Cet article a remis au goût du jour la ligne Le Havre-Marseille, quelque peu oubliée des géographes depuis les années 1990, du fait de son apparent effacement. Indirectement, ce dernier témoigne en fait de sa pérennité, puisque les évolutions des villes se situant de part et d’autre de la ligne sont divergentes, du fait du poids des héritages historiques dans leur tissu économique. En effet, le fait que Toulouse soit en passe de dépasser Lille pour le nombre d’emplois constitue un retournement historique majeur depuis la Révolution Industrielle.

Impact :

L’article montrant clairement le basculement géographique du territoire français, a eu en conséquence un impact important, étant cité dans la presse nationale.

1) Les Echos. 7 septembre 2011. Rubrique « collectivités locales ». Page 6. « La France de l’emploi a basculé à l’ouest d’une ligne Le Havre-Marseille ». Philippe Moreau. URL : http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201612902764-la-france-de-l-emploi-a-bascule-a-l-ouest-d-une-ligne-le-havre-marseille-215493.php

2) Site de la CCI de Reims. « France de l’emploi a basculé à l’ouest d’une ligne Le Havre-Marseille ». URL : http://www.reims.cci.fr/actualite/revue-de-presse/la-france-de-l-emploi-a-bascule-a-l-ouest-d-une-ligne-le-havre-marseille.-article24162.html

3) elunet.org « L’armature urbaine de l’emploi en France ». Mercredi 7 septembre 2011. URL : http://www.elunet.org/spip.php?article19398

4) Mérézo Normandie. Ressources Humaines. «  La France de l’emploi a basculé à l’ouest d’une ligne Le Havre-Marseille ». 7 septembre 2011. URL : http://www.merezo-normandie.com/revue/56174-la-france-de-l-emploi-a-bascule-a-l-ouest-d-une-ligne-le-havre-marseille

5) En Essonne Réussir. 7 septembre 2011. URL : http://www.reussir91.com/la-france-de-l-emploi-bascule-l-ouest-d-une-ligne-le-havre-marseille b

6) manpowergroup.fr « La France de l’emploi a basculé à l’ouest ». 8 septembre 2011. URL : http://www.manpowergroup.fr/la-france-de-lemploi-a-bascule-a-louest/

7) Blog Les secrets de Saint Pierre. « Paris et le désert français ? ». 9 septembre 2011. URL : http://lessecretsdesaintpierre.blogs.letelegramme.com/archive/2011/09/09/paris-et-le-desert-francais.html#more

8 ) Charentelibre. Rubrique Région. 13 septembre 2011.

9) Blog des consultants Apec. « Où aller travailler ». 19 septembre 2011. Pierre Marzin. URL : http://blog-experts.cadres.apec.fr/2011/09/19/ou-aller-travailler/#more-3762

10) Site du GREF Bretagne. « Emploi. Les régions de l’Ouest et du Sud plus créatrices d’emploi ». 16 septembre 2011. URL : http://www.gref-bretagne.com/Public/revue_de_presse/revue_de_presse_152/10879806381883/emploi._les_regions

11) Emploipro.fr. 20 septembre 2011. « L’emploi croît dans le sud-ouest, pas dans le nord-est ». Lucile Chevalier. URL : http://www.emploi-pro.fr/article/l-emploi-croit-dans-le-sud-ouest-pas-dans-le-nord-est-4105.html

12) Le Point.fr . 25 septembre 2011. Rubrique « Lettres de France ». « Les villes qui concentrent le plus d’emplois ». Jérôme Cordelier. URL : http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jerome-cordelier/les-villes-qui-concentrent-le-plus-d-emplois-25-09-2011-1377175_244.php 

13) Blog CY.TALK Reprise de l’article du Point. Fr 26 septembre 2011. URL : http://nouvelles.cytalk.com/2011/09/les-villes-qui-concentrent-le-plus-demplois/

14) Maurepas Actualités. Octobre 2011. N°125. Page 8. « La structure de l’emploi dans la commune. Le tertiaire domine l’activité ».

15) Themavision.fr . 24 octobre 2011. « L’emploi progresse davantage à l’ouest d’une ligne Le Havre – Marseille ». Gilles Keromnes. URL : http://www.themavision.fr/jcms/rw_272055/l-emploi-progresse-davantage-a-l-ouest-d-une-ligne-le-havre-marseille

16) Fréjus-infos. N°64. Novembre-Décembre 2011. Page 18. « Fréjus. Au Grand Capitou, le pôle BTP renforce le développement économique ».

Géographie urbaine de l’exclusion dans les grandes métropoles régionales françaises

Référence de l’ouvrage :

Gérard-François DUMONT, coll. Laurent CHALARD, Julien NESPOLA (2011). Géographie urbaine de l’exclusion dans les grandes métropoles régionales françaises. L’Harmattan. 270 pages.

Contexte :

Cet ouvrage est la version papier quasiment identique de l’étude sur « la géographie de l’exclusion urbaine dans les grandes métropoles régionales françaises » réalisée pour la CNAF, dont nous avions déjà publiée des éléments précédemment.  Bien que totalement différente et inédite, cette recherche est indirectement liée à ma thèse, dans le sens que mes trois terrains d’études de thèse (Marseille, Nice, Toulouse) semblaient (sous réserve d’analyses plus poussées) montrer que les villes-centres étaient plus pauvres que leur périphérie, contrairement au schéma traditionnellement avancé en France (une ville-centre plus riche que sa périphérie). En conséquence, il nous a paru intéressant de proposer cette étude à la CNAF, ce travail n’ayant jamais été effectué. Malheureusement, l’éditeur n’a pas souhaité que mon nom apparaisse sur la couverture, alors que j’en suis l’auteur principal…

Résumé :

Le mieux est de lire la note de lecture de Xavier Leroux : URL : http://clio-cr.clionautes.org/spip.php?article3571    

Commentaire :

La publication de l’ouvrage constituait l’aboutissement d’une étude qui s’est étendue sur plus d’une année, et a été ponctuée de nombreuses péripéties concernant la collecte des données (par exemple, une direction locale d’une CAF ne voulait pas fournir les données concernant son territoire…). Cependant, j’en garde un goût amer, mon nom ne figurant pas sur la couverture…

Impact :

De publication récente, il est encore un peu tôt pour connaître son impact définitif. Cependant, il a déjà fait l’objet de plusieurs notes de lecture et de citations dans la presse mensuelle, ce qui est de bon augure pour la suite.

1) A fait l’objet d’une note de lecture par Xavier Leroux sur le site des Clionautes. 15 juillet 2011. URL : http://clio-cr.clionautes.org/spip.php?article3571    

2) A fait l’objet d’une note de lecture par Matthieu Gimat sur le site nonfiction.fr . Lundi 17 octobre 2011. URL : http://www.nonfiction.fr/article-5107-une_geographie_de_la_pauvrete_urbaine.htm

3) Alternatives Economiques. N°307. Novembre 2011. Cité dans le texte et en NBP 3. « Les villes les plus inégalitaires de France ». Louis Maurin.

4) Sciences Humaines. « France : une exclusion urbaine à l’américaine ? ». Benoît Richard. URL : http://www.scienceshumaines.com/france-une-exclusion-urbaine-a-l-americaine_fr_28079.html

Croissance et décroissance des villes françaises. La typologie des évolutions démographiques

Référence de l’article :

Gérard-François DUMONT, Laurent CHALARD (2010). « Croissance et décroissance des villes françaises. La typologie des évolutions démographiques ». Population & Avenir. N°699. Septembre-Octobre 2010. Pages 4-7 et 20.

Contexte :

Le sujet « la France en Villes » étant toujours inscrit au concours CAPES/Agrégation de géographie, il nous a paru pertinent de publier, en complément de notre ouvrage, un article concernant l’évolution démographique des agglomérations françaises sur le long-terme, chose que nous n’avions pas abordée dans le livre et qui n’avait pas été faite depuis bien longtemps. L’objectif était de se concentrer sur les extrêmes, c’est à dire les unités urbaines connaissant une forte croissance de leur population et celles voyant cette dernière diminuer le plus fortement.

Résumé (source Urbamet) :

En 2006, la France compte 117 unités urbaines de plus de 50 000 habitants qui regroupent plus de la moitié de la population. 25 unités urbaines ont connu une croissance démographique élevée entre 1975 et 2006 (plus de 25 %). La géographie de ces 25 villes présente une forte concentration territoriale puisqu’elles se répartissent dans seulement dix régions sur vingt-deux et deux régions en regroupent onze. 21 de ces 25 villes se situent dans les régions de la moitié sud de la France. L’analyse de ces 25 unités urbaines permet de déterminer trois types d’unités urbaines dont la logique de croissance démographique est différente : sept villes-satellites d’une métropole, six villes bénéficiant d’un cadre de vie agréable et douze portées par une attractivité économique. Dans le même temps, 28 unités urbaines enregistrent une diminution de leur population entre 1975 et 2006, 14 de ces villes étant situées dans le quart nord-est de la France. Les types des unités urbaines en déclin démographique ont un lien avec l’économie mais qui s’avère différent selon les unités urbaines : villes en difficultés de reconversion face au déclin d’une activité économique auparavant dominante, dix villes confrontées à des restructurations industrielles et trois villes en difficultés de diversification.

Commentaire :

Cet article confirmait définitivement l’existence d’une France urbaine duale, opposant des agglomérations en forte croissance démographique, principalement localisées au sud et à l’ouest, à des agglomérations en déclin, situées dans le nord-est. Il convient désormais pour le futur d’approfondir pour chaque groupe de communes, les facteurs explicatifs de ces évolutions divergentes. 

Impact :

L’article a eu un impact important, étant cité plusieurs fois dans la presse nationale, et même en langue étrangère.

1) Les Echos. 11 octobre 2010. Rubrique Collectivités Locales. Page 6. « Les villes françaises les plus attractives sont dans le sud ». Philippe Moreau.

2) The Connexion. October 11, 2010. « Fréjus is France’s top growth town ». URL : http://www.connexionfrance.com/frejus-saint-raphael-var-population-growth-fastest-town-france-12148-view-article.html

3) Lavieimmo.com. 12 octobre 2010. “Les villes du sud en forte croissance démographique”. André Figeard. URL : http://www.lavieimmo.com/immobilier-frejus-33988/les-villes-du-sud-en-forte-croissance-demographique-8847.html

4) Couleurgeek. 12 octobre 2010. « Classement des villes les plus peuplées en France : Le Sud attractif ! ». URL : http://www.couleurgeek.com/19928-classement-des-villes-les-plus-peuplees-en-france-le-sud-attractif/20101012.html

5) Cité dans le blog Dorffer-patrick.com. 13 octobre 2010. « Alsace : Haguenau, 11° ville de France la plus attractive ». URL : http://www.dorffer-patrick.com/article-haguenau-11eme-ville-de-france-la-plus-attractive-58815604.html

6) Emploipro.fr. 13 octobre 2010. « Les villes du sud attirent les salariés ». Lucile Chevalier. URL : http://www.emploi-pro.fr/article/les-villes-du-sud-attirent-les-salaries-3625.html

7) Revue mise en ligne sur le site crevilles.org. 14 octobre 2010. URL : http://crevilles.org/mambo/index.php?option=com_content&task=view&id=5509&Itemid=203

8 ) Cité sur le site internet de la ville de Haguenau dans la rubrique Actualités. « Haguenau parmi les 25 villes françaises les plus attractives ».

9) Articles des Echos mis en ligne sur « saumur-kiosque.com » dans la rubrique Revue de Presse-Vie de la Cité. URL : http://www.saumur-kiosque.com/infos_article.php?id_actu=5032 

10) Cité dans le journal Le Télégramme.com. Rubrique Vannes Ville. 26 octobre 2010. « Nouveaux ménages. Vannes toujours attractive ! ». URL : http://www.letelegramme.com/local/morbihan/vannes-auray/vannes/nouveaux-menages-vannes-toujours-attractive-26-10-2010-1095919.php

11) Cité dans Le Point.fr. 9 novembre 2010. « Logements. Les prix s’envolent ». Laurence Allard. URL : http://www.lepoint.fr/immobilier/les-prix-s-envolent-09-11-2010-1260222_31.php

12) Cité sur le site www.french-property.com . Tuesday 01 february 2011. « Top 20 growth towns and cities ». URL : http://www.french-property.com/news/french_property/france_population_growth_towns_cities/

13) Cité sur un site d’immobilier russe. 12 octobre 2010. URL : http://www.stranaplus.ru/frezhus-–-gorod-s-samym-bolshim-prirostom-naseleniya-vo-frantscii.html

Pour une nouvelle analyse territoriale

Référence du chapitre d’ouvrage :

Gérard-François DUMONT, Laurent CHALARD (2010). « Pour une nouvelle analyse territoriale » in Gabriel WACKERMANN (direction), L’écosociété. Une société plus responsable est-elle possible ?, Ellipses, pages 343-352.

Contexte :

Ce travail n’avait, à l’origine, pas du tout vocation à être publié dans cet ouvrage. En effet, j’avais proposé à la revue Cybergéo un long article concernant le problème des délimitations des unités urbaines et des aires urbaines par l’Insee, à partir de l’exemple du département des Bouches-du-Rhône. L’article avait été accepté sous réserve de modifications importantes, ce qui risquait de me demander trop de travail dans le contexte d’un emploi du temps chargé. En conséquence, Gérard-François Dumont a proposé de publier la partie sur les unités urbaines en l’adaptant dans un ouvrage dirigé par M Gabriel Wackermann.

Résumé :

Pour avoir une bonne connaissance des territoires et de leurs évolutions, il est nécessaire de disposer de critères pertinents distinguant villes et campagnes. Or, les données internationales apparaissent hétérogènes et bien souvent inadaptées, la France n’échappant pas à la règle. L’exemple du département des Bouches-du-Rhône montre une forte surestimation de la population des unités urbaines en France pour plusieurs raisons. La première est liée au fait que l’Insee fonde ses calculs de population urbaine sur un échelon administratif, la commune. Or, certaines communes très étendues disposent de plusieurs zones agglomérées non contiguës sur leur territoire, Arles en constituant l’exemple-type. La seconde raison est l’existence de césures morphologiques internes aux communes, certaines se composant de deux espaces urbanisés nettement différenciés, l’exemple-type étant Les Pennes-Mirabeau. En conséquence, il est nécessaire de fonder la délimitation des unités urbaines sur des critères pertinents, en remplaçant les critères trop extensifs (la règle des 200 mètres est trop large), et en fixant des minimums ayant un sens (le plancher de 2000 habitants apparaît en 2010 bien trop bas).     

Commentaire :

Plus le temps passe, plus ce problème devient aigu, l’Insee adoptant des délimitations de plus en plus large d’un recensement à l’autre. Par exemple, dans la nouvelle définition de 2011, Orange et Cavaillon font partie de l’unité urbaine d’Avignon, ce qui est aberrant, étant donné l’existence de vastes zones agricoles entre les différentes villes. Il apparaît de plus en plus nécessaire de revoir les définitions de la ville en France.

Impact :

Il fut nul puisque la thématique de ce chapitre n’était guère liée au reste de l’ouvrage.

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Mexique : le sombrero de Mexico se réduit relativement

Référence de l’article :

Laurent CHALARD, Gérard-François DUMONT (2008). « Mexique : le sombrero de Mexico se réduit relativement ». Population & Avenir. N°688. Mai-juin 2008. Pages 4-7 et 20.

Contexte :

La revue Population & Avenir réalise de temps en temps un numéro consacré à la démographie d’un grand pays de la planète. Dans ce cadre, avec ma base de données, il était possible de faire un article sur le Mexique. A l’origine, l’article était beaucoup plus long (il parlait aussi de la démographie globale du pays et des évolutions régionales), mais, par manque de place, n’a été publiée que la partie portant sur l’évolution récente de l’urbanisation au Mexique, la plus intéressante.

Résumé :

Le Mexique a un fort taux d’urbanisation comparable à celui de la France (75 %), avec une soixantaine d’agglomérations comptant plus de 200 000 habitants et regroupant plus de la moitié de la population du pays. La majorité des grandes villes se situent dans le Nord et le Centre du pays, régions les plus fortement urbanisées. La capitale Mexico n’est pas devenue la plus grande ville du monde, contrairement aux prévisions des années 1980, et elle croît moins que les autres agglomérations du Mexique entre 1990 et 2005. Mexico est désormais concurrencée par les Etats-Unis, qui offrent de meilleures opportunités. Par contre, il se constate une croissance supérieure à celle de la capitale pour les huit agglomérations millionnaires. Deux d’entre elles comptent environ quatre millions d’habitants : Guadalajara et Monterrey, les seules à exercer une influence supra-régionale. Deux autres agglomérations millionnaires sont proches de Mexico : Puebla et Toluca, bénéficiant de décentralisations industrielles. Les quatre autres agglomérations millionnaires se situent au Nord, dont deux à la frontière etats-unienne. Leur développement est lié aux maquiladoras. La plus forte croissance démographique se retrouve néanmoins dans les métropoles intérmédiaires (dont la ville touristique de Cancun), même si quelques unes apparaissent moins dynamiques (les villes d’industrie lourde). Ces évolutions confirment la création d’un espace Mexaméricain. 

Commentaire :

Suite à la crise économique de 2008 aux Etats-Unis, les évolutions démographiques récentes des grandes villes mexicaines ont légèrement évolué sur la période 2005-2010. En effet, si la faible croissance relative de Mexico est confirmée, par contre, la moindre émigration vers les Etats-Unis (et donc vers le Nord du Mexique, qui constitue souvent une étape intermédiaire), explique le fort ralentissement de la progression démographique des villes du Nord, dont Ciudad Juarez, au profit des villes du Sud, qui connaissent une moindre émigration. Les évolutions de la population au Mexique  sont donc complètement liées à son grand voisin septentrional.

Impact :

Son impact fut limité du fait du verouillement des spécialistes de ce pays. En effet, ces derniers n’ont pas du tout apprécié qu’un non spécialiste du Mexique puisse écrire un article sur leur chasse gardée. Ce genre de réaction est déplorable, mais malheureusement très courante dans la recherche française, expliquant pourquoi elle ne se porte pas très bien… Un spécialiste de géographie de la population a autant de légitimité d’écrire sur la géographie de la population d’un pays quel qu’il soit, qu’un non spécialiste de cette discipline ! 

1) Xénophon – Les Cahiers d’EPEE. Cahier n°10. Septembre 2008. Rubrique « Ils en ont parlé ». « La démographie au Mexique ».

2) Cité par Gérard-François DUMONT (2008). « L’urbanisation du monde et des populations» in Vivre en ville de Julien DAMON (dir), PUF, 304 pages.

Les métropoles régionales intermédiaires en France : quelle attractivité ?

novembre 11, 2011 1 commentaire

Référence de l’ouvrage :

Gérard-François DUMONT, coll. Laurent CHALARD (2007). Les métropoles régionales intermédiaires en France : quelle attractivité ? Collection Travaux N°5. La Documentation Française/DIACT. 88 pages.

Contexte :

Ce petit ouvrage correspond à la publication papier de l’étude que nous avions réalisée pour la DATAR (qui s’appelait alors la DIACT), intitulée « L’attractivité des métropoles moyennes en France ». De peur d’une confusion avec les villes moyennes, la DATAR a souhaité que le titre soit changé ! A quelques exceptions près, dont une remarque sur Rouen jugée polémique, la version papier est conforme à celle électronique. Ma notoriété étant faible, la DATAR n’a pas jugé digne de mentionner mon nom sur la couverture, malgré l’ampleur de mon travail…

Résumé :

Étudier l’attractivité des métropoles intermédiaires en France supposait d’abord de se demander si cette question avait un sens. Or, l’analyse a montré que les métropoles intermédiaires n’avaient pas a priori de handicap en la matière et même qu’elles étaient attractives pour deux raisons : leur caractère de métropoles, qui peut les faire bénéficier du processus de métropolisation, et leur dimension intermédiaire, qui leur donne des avantages en leur enlevant nombre des déséconomies d’agglomération dont souffrent les métropoles plus grandes, de rang européen ou mondial. Après avoir démontré que l’examen de l’attractivité des métropoles intermédiaires en France était pertinent, il convenait de définir les métropoles intermédiaires françaises, en écartant, d’une part, celles se trouvant au-dessus de la moyenne de par leur nature européenne ou mondiale et, d’autre part, les villes dont la dimension ne justifie pas le terme de « métropoles ». Ensuite, pour que la comparaison de l’attractivité ne soit pas biaisée et conserve donc un sens, un tri s’est avéré nécessaire pour prendre en compte des métropoles intermédiaires ayant un certain degré d’homogénéité, ce qui a conduit à retenir sept métropoles, désignés sous le terme de « métropoles régionales intermédiaires », en raison de leurs caractéristiques de capitale d’une région française. Sous l’éclairage de critères de population et d’emploi dont l’évolution a été comparée, d’une part, pour les unités urbaines des métropoles régionales intermédiaires et, d’autre part, pour leurs villes-centre, une claire hiérarchie a été mise en évidence, avec l’attractivité comparée la meilleure pour Montpellier à l’échelle de l’unité urbaine et d’Orléans à l’échelle de la commune-centre, la moins bonne caractérisant Clermont-Ferrand aux deux échelles. Il nous a ensuite été possible de souligner les atouts et les faiblesses de chaque métropole régionale intermédiaire et de proposer une synthèse des facteurs explicatifs du niveau d’attractivité des métropoles régionales intermédiaires.

Commentaire :

Ce travail a constitué la première pierre de la mise en place d’une méthode de comparaison de l’attractivité des villes françaises, applicable à tous les territoires. Etant donné le délai limité de réalisation de l’étude, nous nous sommes contentés de déterminer des critères quantitatifs jugés les plus pertinents sur le plan scientifique pour comparer leur attractivité. L’étude reposait encore sur des données 1990-1999. Le classement avec des données récentes ne serait probablement pas très différent, à l’exception de Clermont-Ferrand, qui semble plus dynamique ces dernières années, probable conséquence positive du bouclage de l’autoroute A 75, nouvel axe méridien du territoire français (le même phénomène se constate à Béziers à l’extrémité méridional de cet axe).  

Impact :

1) La Tribune. 30 juillet 2007. Rubrique Territoires. « Montpellier, la plus attractive des villes intermédiaires ».

2) A fait l’objet d’une note de lecture (book reviews) dans Urban Public Economics Review n°08 – Enero/Junio 2008, par Inmaculada Castroman (2008).

3) Cité en note de bas de page par Gérard-François DUMONT (2008). « Population et développement : la tentation malthusienne ».

4) Cité en bibliographie par Gérard-François DUMONT (2008). « Quelle étendue de territoire Paris polarise t-il ? ». La France : aménager des territoires.

5) Cité en bibliographie par Charles-Edouard HOULLIER-GUIBERT (2009). « Evolution de la communication territoriale : les limites de l’idéologie de proximité ». Les enjeux de l’information et de la communication. 1/2009. Pages 45-61. URL : http://www.cairn.info/revue-les-enjeux-de-l-information-et-de-la-communication-2009-1-page-45.htm

5) Cité en note de bas de page n°8 par François CUSIN et Julien DAMON (2010). « Les villes faces aux défis de l’attractivité. Classements, enjeux et stratégies urbaines ». Futuribles. N°367. Octobre 2010. Pages 25-46.

6) Cité en note de bas de page n°10 page 23. Projet d’Agglomération Caen la Mer. Document de Concertation. 44 pages.

7) Cité dans le texte page 59 par CCI de Montpellier (2010). « La métropole en réseau, l’enjeu du développement ». Les Ateliers du Territoire. Premier Cahier. 72 pages. 

France, le palmarès des agglomérations

Référence de l’article :

Laurent CHALARD (2006). « France. Le palmarès des agglomérations ». Population & Avenir. N°680. Novembre-Décembre 2006. Pages 4-7 et page 24.

Contexte :

Faisant suite à l’article précédent sur les quatre grandes métropoles du Sud-est, il m’a paru intéressant de comparer l’attractivité sur le long terme des principales agglomérations françaises pour déterminer s’il se dégageait des dynamiques réellement différenciées.

Résumé (source Urbamet) :

Des éléments de comparaison entre les 13 agglomérations françaises de plus de 400 000 habitants sont présentés. Il en ressort que la hiérarchie en matière de population est très nette avec Paris largement en tête mais qu’elle est peu changeante. En ce qui concerne d’autres caractéristiques, Strasbourg est en tête pour l’emploi, Lille pour la population de jeunes, Toulouse pour l’attirance migratoire et Paris est mal placée selon les indicateurs de santé. Les agglomérations françaises ont un faible poids démographique par rapport à leurs concurrentes allemandes et en conséquence de cette faiblesse démographique, hors Paris, aucune grande agglomération française ne fait partie du groupe de tête à l’échelle européenne.  

Commentaire :

Cet article a présenté un double enseignement pour la suite. Il m’a permis de voir que les caractéristiques d’évolution de l’emploi étaient autant à prendre en compte que la seule évolution démographique dans l’optique d’une démarche comparative pertinente. Le second enseignement concernait la faible taille des agglomérations françaises par rapport à leurs concurrentes européennes, et donc qu’il n’y avait aucun sens à les comparer.

Impact :

L’article ayant paru à peu près au même moment que l’étude que j’avais réalisée pour la DATAR avec Gérard-François Dumont sur l’attractivité des métropoles moyennes françaises, fortement médiatisée, il est passé inaperçu, ayant parfois même été confondu avec l’étude elle-même !